Charte Argent et Scoutisme

Préambule

L’argent est aujourd’hui omniprésent dans notre société. Le scoutisme ne fait pas exception à la règle, l’argent y est entré. Cependant, le staff d’unité juge que, si elles ne doivent pas être totalement exclues des activités scoutes, les activités lucratives doivent être encadrées par des règles précises et claires.

Cette initiative fait suite à de nombreuses remarques de la part des parents ne comprenant pas bien la manière dont les activités lucratives pouvaient ou devaient prendre place dans la vie des sections.

Notions

Une première distinction à apporter est l’argent « entrant » et l’argent « sortant», soit les revenus des sections et leurs dépenses. Cette charte n’a pour but que de régler les « rentrées » des sections. Il va de soi qu’une extrême rigueur dans la gestion des dépenses est de mise mais tel n’est pas le propos de la présente charte.

Il faut ensuite distinguer le régime applicable aux lutins et aux louveteaux, et le régime applicable aux scoutes et guides. En effet, leurs âges et la maturité qui en découle permettent aux scoutes et guides d’appréhender autrement l’argent et donc qu’il soit abordé différemment par les staffs.

Une troisième distinction concerne le but de l’activité lucrative : elle est soit à finalité sociale (ex. : vente de module pour l’opération Cap48), soit elle permet de contribuer au financement des activités de l’année et du grand camp.

On distinguera enfin la provenance de l’argent : soit il provient du travail des animés, soit de paiements des parents.


Chapitre 1er : Les paiements effectués par les parents

Ces dispositions sont applicables aussi bien aux lutins et louveteaux qu’aux guides et scoutes.

Elles font donc l’objet de développements distincts.

Il existe trois cas de figures dans lesquels les parents sont appelés à contribution:

1. La cotisation de l’année, versée à l’unité.

2. La cotisation pour le camp, versée aux sections.

3. Une éventuelle participation aux activités spéciales durant l’année (ex : visite

d’un musée, après midi piscine ou week-end), versée aux sections.

Deux principes gouvernent ces demandes de contribution : la modération et la justification.

La modération implique que ces paiements soient limités au stricte nécessaire et

exceptionnels.

La justification implique que chaque euro demandé soit justifié et que les parents reçoivent des explications sur la manière dont leurs cotisations sont dépensées.


1. La cotisation de l’année

Chaque année, l’unité perçoit une cotisation permettant de couvrir les frais de l’année.

Cette cotisation comprend d’une part les assurances et autres frais de l’unité et d’autre part une somme reversée aux sections.

Pour la justification de cette cotisation, nous vous renvoyons au carnet d’unité reçu courant octobre.

2. La cotisation de camp

Cette cotisation est perçue par les sections pour couvrir les frais du grand camp de juillet. Le montant de cette cotisation est entièrement justifié par un budget joint au carnet de camp.

Le montant total de cette cotisation est modéré et est soumis à l’approbation du staff d’unité.

3. Participation aux activités spéciales.

Il se peut que durant l’année, certaines activités exceptionnelles ne puissent être assumées par la seule cotisation de l’année. Les chefs demandent alors aux parents une participation pour rendre ces activités possibles.

Ces participations sont exceptionnelles et jutifiées.

On entend par activités spéciales un week-end ou une activité durant une réunion nécessitant une dépense comme une visite de musée ou autre.

Les parents ne peuvent en aucun cas être appellés à contribution dans d’autres hypothèses que celles mentionnées ci-dessus. Si la moindre question devait se poser, n’hésitez pas à en discuter avec le staff ou le staff d’unité.


Chapitre 2 : L’argent gagné par les lutins et louveteaux.

1. Les activités lucratives à finalité sociale

La solidarité, le partage et l’aide apportée à son prochain étant des valeurs fondamentales du scoutisme tel qu’il est pratiqué à la 114e/70e, les activités à finalité sociale trouvent naturellement leur place dans la vie des sections.

La participation des lutins et des louveteaux à des activités lucratives à finalité sociale est donc encouragée par le staff d’unité moyennant le respect de certains principes.

A titre d’exemple de ce genre d’activité, on pensera à des opérations reconnues telles qu’ « Arc-en-ciel »1, « Cap48 »2 ou encore les « iles de paix »3. On pensera aussi à des activités plus spontanées organisée par les staffs.

Les principes à respecter pour ce genre d’activités sont au nombre de trois : le caractère ponctuel, l’information et l’encadrement.

1 www.arc-en-ciel.be

2 www.cap48.be

3 www.ilesdepaix.org

Par caractère ponctuel, nous entendons une participation exceptionnelle à ce genre d’activité et non une activité de ce type par réunion. Une activité de ce type par an est un maximum.

Par information, nous entendons que les animés qui travaillent pour une bonne cause soient informés du but de leur action, sensibilisés aux problèmes contre lesquels ils luttent et informés des suites données à l’argent qu’ils ont gagné.

Par encadrement, nous entendons que ce genre d’activité ne soit pas l’occasion d’un relâchement de l’encadrement dont les animés font l’objet. Ils ne seront en aucun cas laissé sans surveillance et les chefs auront à coeur de leur offrir un encadrement équivalent à celui des réunions normales.

Etant donné l’âge des animés, ces activités seront choisies afin qu’aucune manipulation d’argent par les animés ne soit nécessaire.

2. Les activités lucratives à finalité autre que sociale.

Les louveteaux et lutins n’ayant ni l’âge ni la maturité nécessaire à comprendre le rôle de l’argent dans la vie de leur section et les contraintes matérielles auxquelles tout mouvement, quel qu’il soit, doit faire face, ils ne seront en aucun cas mis à contribution pour le financement de leurs activités.

Les revenus des sections louveteaux et lutins seront donc formellement limités aux contributions visées au chapitre premier.


Chapitre 3 : L’argent gagné par les scouts et guides

1. Les activités lucratives à finalité sociale

Le même esprit guidant les activités lucratives à finalité sociale chez les guides et scoutes que chez les lutins et louveteaux, nous renvoyons aux développements qui y sont consacrés dans le chapitre 2, premièrement.

On retiendra cependant une exception à ce qui y a été dit, il est imaginable qu’une section guide ou scoute désirant se consacrer à une oeuvre sociale déterminée décide d’y consacrer plus qu’une réunion.

Le staff mettra donc au point un « projet d’année » qui pourrait prendre un peu plus de temps aux animés. On rappelle à ce sujet les exigences d’information qui sont ici, plus que jamais, nécessaires.

On rappelle que les projets de Pionniers et de Guides horizons s’inscrivent dans cette perspective ; on veillera donc à laisser à chacun sa spécificité liée, entre autre, à l’âge des animés.

2. Les activités lucratives à finalité autre que sociale

On entend donc ici, les activités lucratives servant à financer, directement ou indirectement, les activités des patrouilles ou sections.

Les activités scoutes et guides ont entre autre pour but de développer l’esprit de patrouille, l’esprit d’autonomie et de responsabilité.

Il est donc justifié, à ce titre, que chaque patrouille soit responsable de son matériel (de sa « malle »), de son entretien et, éventuellement, de son renouvellement. Ceci nécessite de l’argent qui sera, toujours dans cet esprit d’autonomie et de responsabilisation, gagné par les patrouilles.

Cet « argent de patrouille » se doit cependant d’être inscrit dans un certaines règles.

Les guides et scoutes étant encore relativement jeunes et inexpérimentés, le staff a un rôle crucial à jouer dans l’élaboration du budget de patrouille et dans la manière dont cette patrouille va gagner de l’argent.

Les patrouilles élaboreront en début d’année un bilan du matériel comprenant un relevé du matériel disponible et une évaluation du matériel à acquérir ou à réparer. En concertation avec le staff, les patrouilles détermineront ensuite la somme à gagner durant l’année.

Cet argent sera gagné uniquement au moyen de « travail de patrouille » et non via une contribution des parents. (cfr. Chapitre 1er).

Chaque fois qu’une patrouille décide d’effectuer un travail de patrouille, elle en avertit son staff qui prend contact avec l’ « employeur ». Le staff arrête avec l’employeur les modalités du « travail de patrouille » et approuve la rémunération (en accord avec la grille en annexe).

Une fois le travail effectué, la patrouille en avertit le staff qui reprend contact avec l’ « employeur » pour vérifier si tout s’est correctement passé, si le travail a été fait et si le prix a été payé.

Le staff mentionne dans un registre à cet effet la somme gagnée par la patrouille. Ce registre permet donc de déterminer à tout moment la somme dont la patrouille dispose et ce qui lui reste éventuellement à gagner.

Avant le camp, la patrouille fait les achats qu’elle estime nécessaire et en informe le staff qui mentionne dans le registre la somme dépensée.

Au début de l’année suivante, le staff détermine l’argent restant dans chaque patrouille au moyen du registre et inscrit cet argent pour l’année qui débute. Cette somme sera déduite de l’argent à gagner.

Aucune activité de troupe ne sera consacrée à gagner de l’argent. De la même manière, en aucun cas il ne sera demandé aux animés de gagner de l’argent individuellement.